samedi 8 septembre 2012
back to school
On n'y aura pas échappé, comme tous les ans c'est la rentrée. Comme tous les ans depuis mes trois ans, fin août j'ai mal au ventre, je remets tout en question sur mon boulot, je maudis le stress qu'il génère, bref pendant au moins trois semaines je suis invivable.
Et cette année double ration de stress parce que Tao aussi faisait sa rentrée. Tao est un petit garçon sociable, mais craintif, parfois farouche et souvent sensible. Il ne comprend pas l'agressivité des autres. Et comme tous les enfants de son âge, est encore très égocentré. Alors j'avais peur qu'il soit très intimidé par l'école. Oui il est déjà venu tous les ans, dans chacune de mes écoles, mais ce n'est pas pareil. Oui il était en crèche familiale, mais ce n'est toujours pas pareil.
Je suis bien placée pour voir à quel point l'école, la rentrée est un moment violent pour certains enfants de trois ans. Cette séparation si douloureuse. Heureusement il a fait sa rentrée avant la mienne sinon j'aurai encore plus angoissé !
Puis le jour J est arrivé, on avait préparé le terrain. On a évité de dramatiser, sans en faire des caisses, on l'a prévenu " certains enfants pleurent mais il ne faut pas avoir peur, on revient te chercher". Alors il a mis son sac, pris son doudou, son courage et hop. Dans la classe il a trouvé des jeux comme à la maison, elle est super belle sa classe, du coup il a trouvé des repères, et puis on est parti en lui disant " à toute à l'heure", il a donc répondu " à toute à l'heure" et puis voilà. Quand je suis revenue le chercher il a dit " c'est bien l'école". Et là j'ai juste fait OUUUUUUUUUUUUUUUF !
Et puis moi aussi j'ai fait ma rentrée, et j'avoues je suis un peu déprimée. J'aime mes écoles, j'aime la ville. Mais maintenant que je suis maman d'un petit garçon du même âge que mes élèves plusieurs choses me surprennent. Oui c'est vrai il est très fréquent qu'un enfant de trois ans ne parle pas. Mais quand un enfant de parents francophones ne sait dire que " papa, maman "et "boubou", je m'interroge... Quand un enfant de trois ans pointe un doigt autoritaire sur moi en disant " de toute façon je m'en va je ne reste pas c'est hors de question" je m'interroge aussi... Là je réalise qu'être maman m'a posé mes propres limites de prof, d'humain, je ne supporte pas l'insolence chez un enfant. Je ne tolèrerai plus que Tao nous parle mal, il était déjà sanctionné pour cela, mais de le voir dans mon métier me donne envie de resserrer la vis! Je me dis que l'on négocie trop avec les enfants, on essaie trop de biaiser, finalement ils ont aussi besoin de se confronter à un mur. Je réalise aussi que je doute beaucoup moins et m'impose beaucoup plus. Mais je me dis qu'on part de trop loin..
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
Il est beau, Tao <3
RépondreSupprimer(Par contre ton dernier paragraphe me surprend, et m'attriste)
oui j'imagine, moi aussi je suis un peu dépitée. Mes deux jours en classe ont eu comme avantage que j'étais contente de retrouver les miens. Mais les enfants que j'ai en classe me laisse perplexe, il y a tout à faire ou à refaire tu vois? Il y a ceux à qui il va falloir apprendre tout depuis le début, les mots de bases, du quotidien. Et ceux à qui on va devoir apprendre à respecter les autres.. Et pfiouuuu
RépondreSupprimer