jeudi 22 décembre 2011

et le frangin il en dit quoi alors?



Et ben il en dit que c'est sa margot et pas celle de maman ( ok). Que elle est belle sa petite soeur. Bon premier week end, l'enfer, caprice sur caprice, roulages par terre, gémissement en continu, je fais tourner papa et maman en bourrique ( en plus papa est balaaaaaaade donc c'est tout pour maman youhou). Et puis il l'a eu dans les bras, et puis il la réclame sans arrêt dans les bras, mais n'en veut plus quand elle fait caca. Alors bon ma soeur je t'aime je t'adore mais papa maman ( surtout maman ) j'ai des trucs à vous dire. Je croyais que quand elle sortirai de ton bide et que tu serais à la maison tu serai de nouveau entièrement à moi et non je dois attendre attendre attendre, que vienne mon tour d'être dans tes bras. Et en plus quand je suis balaaaaaaaaaade ben je peux pas vous approcher, c'est vachement frustrant et vachement dur. Mais bon j'avoues je passe des bons moments avec ma soeur et ma maman à me balader et faire plein de trucs, quand Margot est dans l'écharpe tu peux t'occuper de moi, tu ne peux juste pas me porter et ça c'est la loose !

Et puis petit miracle premier jour à la maison, au moment de la sieste je pose Margot dans sa chambre, je fais un bisous, je fais un rituel et je m'en vais et il s'endort, et ils dorment l'un à côté de l'autre, le soir idem, le lendemain idem, et puis depuis quelques jours ne nous appelle pas avant 6h du mat, alors ça y est mon fils s'endort tout seul dans son lit dans sa chambre, sans crise.
Il aura fallu aire la deuxième pour que le premier s'endorme...

samedi 17 décembre 2011

petit séjour en maternité



Bon alors je l'écris parce qu'il faut que je crache ma valda. C'est mon 5em séjour à l'hôpital, mais j'avoues que pour celui là j'étais à l'origine un peu enthousiaste. Après ma césarienne pour Tao, qui était en couveuse, j'étais restée une semaine, mais pas de bébé avec moi. Je m'attendais donc pour cette fois ci, à passer quelques jours privilégiés avec ma fille, pour faire connaissance tout ça tout ça.  HAHA je me suis mise le doigt dans l'oeil jusqu'au coude les gars!!!
Le retour à la réalité fut bien rude. Quand on sort d'un accouchement rêvé, on est un peu sur une autre planète, tout empreint de bonheur, ça fait pia pia pia dans ton corps, t'es trop joisse.
Et là on nous monte en maternité. Et là l'agression commence.

Première puéricultrice, pas bonjour, pas félicitation, pas de présentation, alors d'abord ton allaitement ben tu vas donner des compléments, pas de mise au sein ça va la fatiguer, elle risque dans 3 jours de ne plus vouloir le sein et de se retrouver en néonat. Il faut donner des compléments de lait infantile, 5g par repas. OK,  nous gentils on dit ok à tout tant qu'on fait primer le lait maternel sur toute autre tentative, non parce que peut être que j'aurai de quoi.  Oui ben on verra si vous tirez assez ( ok pas de pression)" oh oui mais nous on a été formées à l'allaitement, ça va on sait." La dame aura noté sur notre dossier " refus des compléments".  Et puis ya la température, alors c'est soit en peau à peau sur nous, soit dans le berceau chauffant. Ah et puis monsieur là ça va pas du tout la façon de tenir la petite, c'est pas comme ça , on se la glisse dans le pull avec la fermeture éclair dans la figure, c'est tellement mieux. Donc on me fait donner mon colostrum à la tasse.  Je dois tirer ( bon ça j'ai l'habitude) toutes les 3h.

Puéricultrice numéro 2 celle de nuit, un peu distante mais pas méchante. Il faut que la petite prenne 5g de lait toutes les 3 heures aujourd'hui, 10g le lendemain, 15 le surlendemain, ect. Si je ne tire pas assez compléter toujours à la tasse, avec du pré gallia (mmmmmmm ravie la caro).  Donc je m'échine comme une furie pour tirer mes 5g de colostrum, ridicule puisqu'on sait que les quantités de colostrum au début sont moindres... Même discours pour la température, peau à peau à volonté ou berceau chauffant.

Deuxième jour, moi hormones en vrac, nuit de folie entre tirer le lait, donner la tasse ( qu'elle galère à prendre) sans complémenter puisque je tire 5 g. 12h, devant mon plateau repas je suis en train de tirer. Une auxiliaire de puer rentre s'annonce comme venant donner le bain. Et me gueule en montrant le tire lait " ya pas assez, il faut complémenter" je lui parle des 5g 10g 15g elle répond ya pas 10g là, je lui demande de me laisser la journée. Elle me ressort le même discours pas de mise au sein, du pré gallia, ça va elle a été formée à l'allaitement! Elle donne le bain à ma fille, je lui demande si je peux faire, elle dit non pas le premier jour, elle lui met de l'eau dans les yeux... Elle m'emmène faire la pesée, margot a perdu 100g, ben oui mais et les 10% vous ne la nourrissez pas assez à ce rythme elle va aller en néonat. Je finis par abdiquer et demande combien je dois donner de complément à ma fille, elle sait pas elle va demander au pédiatre. Quand elle revient dans ma chambre, mon plateau repas est froid, je finis de tirer ( puisqu'elle m'en a empêchée) je tiens margot dans mes bras, puisque je vais la nourir avec ce que j'ai tiré. Quand elle revient elle déclare qu'il n'y a pas 5g dans ma tasse ( ah bon la flèche sous celle du 10 c'est pas 5?) et elle me dit "  Si vous ne la posez jamais comment on peut savoir qu'elle se régule, ( tiens discours qui change, et les peau à peau alors?) non mais là je vais la nourrir ( et puis fous moi la paix grosse conne, sort de ma chambre), je ne peux pas la nourrir dans son berceau, et quand vous être entrée ça faisait 2h qu'elle était dans son berceau...  Et là elles reviennent à trois, le pédiatre,la puer et la grosse conne pour me dire de donner des complément gallia à la tasse. J'appelle nanou en pleurs.. Il vient il réunit la sage femme, l'aux de puer, la puer, il ait une mise au point très gentille, je pleure pendant tout le truc, je finirai par dire qu'on me laisse tranquille, elle partira en pleurant, je ne lai plus revue du séjour.

Ensuite j'ai eu ma montée de lait, fulgurante, j'ai rempli leur frigo.. Et margot prenait mal la tasse. Elle commençait à me téter le moindre bout de peau bras, oreilles, menton, alors ils m'ont enfin laissée la mettre au sein, oui mais avec pesée avant et après chaque tétée. Et comme par hasard elle a repris du poid. Cette nuit j'ai du me lever pour les pesées, pour les températures, j'ai dormi 1h30 en tout. Et puis on a voulu nous mettre dehors et alors là les contradictions se sont enchainées.  La température d'abord, elles ont voulu passer le berceau chauffant de 30°C à 29°C oui mais cacahuète chutais à 36.01, du coup remontée à 31°C, et puis dans la journée on repasse à 29 puis finalement on éteint... Puis les tétées, dans la m^me journée, on me dit qu'elle doit prendre 30g par tétée, puis le soir 40, puis dans la matinée 50g ( toujours pas de pression), la on me dit aussi que si elle n'a pas pris assez au sein il faut la complémenter avec mon lait mais au bib, parce qu'en fait la tasse (que j'ai utilisée pendant 4 jours...) est un geste médical j'ai pas le droit et la seringue c'est trop petit, bon. Nous voilà avec nos bib, que soit margotte refuse, soit elle dort tellement que ya rien à faire, à chaque fois je sonnerai pour lui donner, échec pour toutes. Heureusement le pédiatre est passé par là a déclarer non non c'est 40g, j'ai quand même lâcher un " me suis prise la tête depuis ce matin pour lui donner 50g, et c'est maintenant que je l'apprends..."

Alors voilà globalement j'ai eu sûrement plus la paix que les autres, mais ce séjour aurait été beaucoup agréable sans toute la pression. Je ne sais pas trop ce qu'elles ont retenu de leur formation allaitement mais ce n'est pas la même chose que ce que moi j'en connais... Heureusement j'avais Hermine, ma sage femme au téléphone. Quand on séjourne à l'hôpital c'est qu'on est dépendant, et je trouve que certains en profitent pour jouer les petits chefs et c'est inhumain. Ma pépette est un bébé qui se fatigue vite, il faut donc bien la réveiller toutes les 3 h sinon elle ne réclame pas, et elle s'endort rapidement à la tétée.. Mais je crois que toute cette pression ne l'a pas aidée..

lundi 12 décembre 2011

le premier jour du reste de sa vie...

caro en début de travail donc, à 5h du mat'

après..


Par où commencer? Je m'attendais à tenir jusqu'au 8 décembre jour anniversaire des 8 mois de grossesse. Mais avant je lui avais dit : tiens jusqu'à l'ostéo, j'ai quelques livres encore à lire, et après comme dirait ma sage femme elle était prête elle a envoyé le signe....
Je venais donc de refermer ce livre là , magnifique, j'avais eu besoin de lire les récits positifs de femmes qui avaient laisser leur corps faire, qui avait pris conscience que l'accouchement n'est pas forcément un acte médical.
Je m'apprêtais à passer une nuit agitée comme les précédentes depuis plusieurs jours : contractions, rêves, cogitation, nervosité...
Et puis une première contraction différente à 3h du matin, mais une seule. Je me rendors. A 5h j'en sens plusieurs, non décidément elle ne sont pas comme d'habitude, la douleur ne se situe pas du tout au même endroit. Je décide de me lever, je dis à Nanou de s'occuper de Tao dont le sommeil est également agité. Je vais dans le salon, je m'allonge pour voir, ça se confirme c'est ça, j'en suis certaine. Je décide de m'activer, de boire et grignoter parce que je ne sais pas si je le pourrai après, une tisane de feuille de framboisier avec du miel ( le miel à la fois sucres lents et sucres rapides pour tenir). Je finis de boucler mes sacs de maternité, je range la maison. 6H15, j'envoies un message à ma belle mère pour qu'elle vienne s'occuper de Tao et l'emmener chez la nounou. J'envoies un mail à Mi, je traine sur Facebook. Je ne sais pas pourquoi je sais, je sens que ça ne va pas être rapide comme nous le pensions. Je vais me faire couler un bain, . Et enfin je réveille Nanou, je lui dis qu'il n'ira pas travailler aujourd'hui, il est content il n'en avait pas envie, je lui dis aussi qu'on a le temps mais de rappeler sa mère, j'ai besoin que Tao nous laisse. Je vais prendre un bain chaud, c'est délicieux, je verse dedans des huiles de sauge  et de lavande. Ma belle mère arrive elle s'occupe de Tao, il vient me voir dans mon bain, je lui explique " ta petite soeur va sortir du ventre de maman, toi tu vas aller chez la nounou, moi je serai à l'hôpital. Il est tout excité, joyeux. Je reste des heures dans le bain, ça stress mon petit mari qui croit qu'elle va sortir comme ça, il m'encombre un peu, il faudrait l'occuper, il prend une douche, il s'apprête à faire le ménage! Quand ma belle mère et Tao partent il est plus de 8 h, je demande à Nanou de chronométrer les contractions 3 min entre deux, ah, bon ben on va y aller. Non ce n'est pas si douloureux, dans mes mouvements, dans la baignoire, dans mon activité, la douleur passe inaperçue. Je me prépare, je mange des compotes ( penser facile à vomir !).

Dans la voiture c'est plus inconfortable, mais les contractions se sont espacées à toutes les 7 min, on est dans des embouteillages, pendant une demi heure, je chronomètre, je me dis qu'elles ne sont pas assez fortes, ils vont me renvoyer à la maison! On arrive à la maternité, à l'interphone Nanou annonce " on accouche", ça fait rire la sage femme, quand elle arrive je lui dis donc " Voilà mon mari sur le point d'accoucher", elle me dit " Oui j'ai bien compris c'est lui qui fait !" On me fait un monito d'une demi heure ( je m'y attendais), ahhhhhh quelle horreur, la position allongée est insupportable, je suis dilatée à 4/5; la sage femme dit à Romain " elle est impressionnante votre femme, elle est dilatée à 5 et elle plaisante encore"  !
Quand la sage femme revient je lui demande si elle a lu mon projet de naissance elle me dit oui, elle me dit qu'il faut que j'aille me balader, bouger puisque je ne veux pas de péridurale,( OUF elle a compris)  soit dehors ( mais Nanou a froid, et j'ai besoin de lui), soit dans une salle. Je lui dis qu'on va aller chercher le reste des affaires et que je marcherai dans la salle après. On fait un tour on va même à la buvette chercher à manger et à boire, on mange et on boit, on va chercher le sac, je prends la main de Nanou et je serre à chaque contractions, elles sont plus fortes, mais marcher me fait un bien fou.

Quand on revient notre salle de naissance n'est pas prête on nous fait patienter dans le couloir, donc je marche dans le couloir. On attend tant et si bien que je sens mon bébé descendre, euuuuuuuuu je ne veux pas accoucher dans le couloir les loulous !!!  Enfin on vient nous chercher, la sage femme Marine, l'aide soignante Annabelle, me préparent, on fait le point sur le projet de naissance, tout est accepté, j'aurai juste une perf de syntocinon à la fin pour le sang, pour le placenta... Elles pausent un petit monito pour le bébé mais je peux bouger, faire du balon, marcher sur la galette.Elles s'éclipsent, on reste tous les deux. Nanou est géant il me soutient, il répond à mes besoins.

Elles m'examinent je suis à 8/9, je discute encore, je ris encore, elles n'en reviennent pas. Mais là on est plus très loin du bout alors je monte sur la table d'accouchement, j'essaye la position 4 pattes / genou, le visage enfoui dans le dossier, cramponnée à la barre de la table, Nanou me faisant face. Là encore on se retrouve tous les deux, la douleur devient intense, puissante, me submerge, je n'ai pas peur j'ai juste mal. Je sens qu'elle descend qu'elle pèse dans mon bassin à chaque contraction, Nanou est génial, il me caline à chaque contraction, je ne sens ni inquiétude, ni panique dans son regard, au contraire, il est solide, rassurant, maternant... Je hurle, je pense à Mi, pas dans les aigus, de la rage, sortir toute sa rage. J'entends la sage femme dire, oui elle crie c'est un accouchement sans péridurale. Allez y madame exprimez vous. Il est fort mon bonhomme.

Quand elles reviennent, c'est l'expulsion, je crie, je pousse, je rage, je souffle entre chaque contraction, je m'attendais à une douleur en continu (ce que j'avais ressenti pour Tao), non j'ai eu des moments de répis.Le bébé pousse la poche des eaux, elle se rompt par la poussée, je sens le liquide chaud couler sur mes jambes, on m'enlève mes chaussettes. Et puis la poussée que j'accompagne en soufflant longtemps,je suis dans une bulle, ailleurs, animale, l'écartèlement, la brulure que j'avais lue dans de récit des femmes, je sais que c'est la tête, c'est dur, c'est terrible mais je laisse faire, je rage toujours. ça passe, je m'attendais à un ralentissement au moment des épaules, mais non elle est sortie d'un coup entière, fluide.

La sage femme la récupère, elle est entre mes jambes, je la prend, on m'aide à me retourner, elle est contre moi, son odeur est une merveille.. Elle pousse un tout petit cri. Puis l'amour, le calme, la douceur. Je suis si heureuse, si fière d'elle, de lui, de moi. On attend le dernier battement du cordon, Nanou clampe.

On me perfuse mais je m'en fous, je plane. Je pousse le placenta, je vous épargne la comparaison faite par nanou avec le foie de veau? On lui fait le moins de soins possibles, on l'aspire parce qu'à 36 semaine c'est obligatoire, mais pas loin. Elle pleure à peine, pendant ce temps on me recoud, forcément, naturellement je me suis déchirée, un peu, mais c'est désagréable.. Puis on retourne à notre peau à peau, notre tétée, notre bonheur...
Margot est née le 2 décembre 2011 à 13h11, elle pèse 2kg190 et 43cm, une mini cacahuète. Ce jour là a changé mon histoire, je ne suis plus la petite fille incapable et passive, je me sens forte comme un roc, Tao a fait de moi une mère, Margot a fait de moi une femme..
Oui ça fait mal, la dernière heure pour moi, mais cette douleur est nécessaire je crois, elle fait partie du jeu, ce qui rend les choses plus douloureuses c'est la peur il me semble. Et j'ai eu mal mais je n'ai pas eu peur je savais que mon corps et mon enfant étaient faits pour arriver à ce moment.. Je ne dis pas que je le referai demain, mais je ne changerai rien au souvenir de ce jour.

ps : j'ai oublié de rendre hommage à Hermine, ma sage femme libérale qui m'a suivi pendant toute ma grossesse, qui m'a aidée à me préparer à cette naissance.